La continuité écologique, c’est la libre circulation des poissons et des sédiments. Lorsqu’un ouvrage tel qu’un barrage ou une buse est présent sur un cours d’eau, il porte atteinte à cette continuité écologique. Afin de la rétablir sur nos rivières, un classement en deux listes a été mis en place au titre de l’article L214-17 du code de l’environnement. Le classement en liste 1 implique que la construction de nouveaux ouvrages est interdite s’ils portent atteinte à la continuité écologique. Le classement en liste 2 signifie, lui, que « tout ouvrage doit y être entretenu, géré, équipé » afin d’ « assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs ».

La Somme, La Soude et la Somme-soude sont 3 cours d’eau classés en liste 2. Afin de restaurer la continuité écologique sur ces cours d’eau, la Fédération de la Marne pour la pêche et la protection des milieux aquatiques avait procédé, en 2016, à l’arasement de 2 ouvrages sur la Somme. Pour poursuivre cette démarche de rétablissement de la circulation piscicole et sédimentaire, la Fédération de la Marne a décidé d’aménager deux nouveaux ouvrages en 2019 : un sur la Soude sur la commune de Villeseneux et un sur la Somme-soude sur la commune de Germinon.

Pour rétablir au mieux la continuité écologique, l’idéal est de procédé à l’effacement complet de l’ouvrage. C’est le choix que la Fédération de la Marne a pu retenir pour l’ouvrage de la Soude. Cependant, souvent, il faut combiner restauration de la continuité écologique et usages déjà présents sur les cours d’eau. Par exemple, pour l’ouvrage de la Somme-soude, l’effacement n’a pas été possible. En effet, le pont de l’ouvrage servait à des agriculteurs. Par conséquent, au lieu d’effacer l’ouvrage, la Fédération de la Marne l’a simplement aménagé pour concilier les usages.

Le montant de l’action s’élève à 40 260 €. L’Agence de l’Eau Seine Normandie a financé les travaux à 100%.

Quels ont été les travaux entrepris?

Pour l’ouvrage situé sur la Soude, la Fédération de la Marne a pu procédé à sa destruction ainsi qu’au comblement de la fosse avec les matériaux pierreux issus de la destruction de l’ouvrage. Enfin, la Fédération de la Marne a retaluté les berges et enlevé les embâcles à l’amont de l’ouvrage.

Avant d’entamer les travaux sur la Somme-soude, la Fédération de la Marne a crée une rivière de contournement. De plus elle a effectué une pêche de sauvetage qui a permis de sauver quelques poissons, et notamment 3 anguilles. Ensuite, la Fédération a réalisé une échancrure dans le radier de l’ouvrage afin de rétablir la continuité écologique et a comblé la fosse avec les éléments pierreux issus de la démolition du radier.

La Fédération de la Marne a procédé à une recharge granulométrique afin de stabiliser le fond du lit. Des matériaux de taille similaire à ceux qui étaient déjà présents naturellement dans le cours d’eau ont été sélectionnés.

L’effacement (ou dérasement) consiste à supprimer totalement l’ouvrage. C’est la meilleure solution pour la restauration de la continuité écologique.

L’arasement consiste en l’abaissement partiel de l’ouvrage. Cette solution est souvent retenue lorsqu’il faut concilier plusieurs usages et qu’effacer l’ouvrage est donc impossible.

Les seuils sont des petits ouvrages transversaux qui ne barrent que le lit mineur du cours d’eau.

Les barrages barrent plus que le lit mineur et créent une retenue d’eau.