En 2010, la Fédération de l’Oise pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, l’Office national des forêts et le Syndicat intercommunal d’entretien et d’aménagement des Rus de Berne et des Planchettes répondent à l’appel à projet lancé par le Syndicat mixte Oise Aronde. Cet appel à projets a pour but le recensement des actions qui permettraient d’atteindre le bon état écologique des eaux. Pour répondre à cet appel, une étude hydroécologique est réalisée sur les rus en forêt de Compiègne, et notamment sur les rus de Berne et des Planchettes, des cours d’eau de seconde catégorie piscicole. Il est fait état dans l’étude de la dégradation, voire de la disparition des zones humides, lieux de reproduction du brochet. Elles regroupent en effet l’ensemble des conditions pour la frai du brochet : des eaux calmes, de la végétation herbacée aquatique ou semi aquatique et une inondation de la zone de février à mai.

De plus, de nombreux documents de planification de la gestion en eau (le SDAGE 2016-2021, le SAGE Oise Aronde, le PDPG de l’Oise…) prévoient comme un de leurs objectifs prioritaires la restauration de zones humides. L’ONF a donc entrepris des travaux, entre 2013 et 2018, de restauration de 14 frayères et 5 mares sur les rus de Berne et des Planchettes. Afin de suivre le fonctionnement de ces frayères, l’ONF et la Fédération de l’Oise ont signé une convention partenariale. En effet, des problématiques persistent: présence d’ouvrages transversaux, mauvaise connexion avec le cours principal ce qui limite l’inondation des zones de reproduction… La Fédération a donc rédigé en 2019, un plan de gestion à suivre entre 2020 et 2025.

Le montant de l’action s’élève à 100 000 €. L’Agence de l’Eau Seine Normandie, la région Hauts de France et la FNPF ont financé les travaux.

Quels ont été les travaux entrepris?

Les travaux, étalés de 2013 à 2018, ont consisté en la restauration de 14 frayères et 5 mares sur les rus de Berne et des Planchettes. Afin de mener à bien cette restauration, l’ONF a procédé au terrassement de ces frayères. Il est nécessaire pour assurer une meilleure inondation des sites et favoriser ainsi la reproduction du brochet. De plus, des banquettes végétales ont été installées ainsi que des épis en fagots. Sur un autre site, des frênes qui avaient la maladie de la chalarose du frêne ont été abattus.

Et après?

Afin de vérifier l’efficience des travaux, la Fédération de l’Oise a mis en place un suivi de la population de brochets et de la végétation aquatique avant travaux (2011), puis pendant et après les travaux. Ce suivi a permis de relever les problématiques persistantes sur chacun des frayères, et de proposer un plan de gestion pour améliorer ou restaurer leur fonctionnalité. Les suivis de 2011 sur les deux rus montrent l’absence de brochet.

Sur le ru de Berne, un brochet a été capturé en 2017 et un autre en 2018. Le résultat de la population de brochet reste donc faible, mais la richesse spécifique (le nombre d’espèces différentes présentes sur le cours d’eau) a fortement augmenté, passant de 3 à 10 entre 2011 et 2019.

Sur le ru des Planchettes, à partir de 2017, au moins 4 brochets sont observés chaque année, dont des juvéniles de l’année, ce qui est très positif. Ces frayères sont mieux connectées avec le cours principal que sur le ru de Berne, ce qui permet un ennoiement suffisant de la zone pendant la période de reproduction des brochets.

Afin d’améliorer la fonctionnalité des frayères ou de la conserver, la Fédération a proposé un plan de gestion entre 2020 et 2025, et a ainsi rédigé 6 fiches actions sur les thèmes suivants: plantation de végétation aquatique (si aucune reprise naturelle), inventaire par pêche électrique, protocole test épuisette, étude de radiopistage des brochets, réalisation de déflecteurs, gestion raisonnée de la végétation rivulaire.