Les barrages, seuils et autres ouvrages présents sur les cours d’eau sont des obstacles à la continuité écologique: la libre circulation des poissons et des sédiments. Ils impactent les peuplement piscicoles théoriquement attendus sur nos rivières en empêchant certaines espèces de poissons de rejoindre leurs zones de reproduction.

La Cure et le Chalaux sont deux rivières qui traversent les départements de la Nièvre et de l’Yonne. Elles sont parsemées de nombreux ouvrages qui freinent la circulation piscicole et sédimentaire. Dans le cadre du renouvellement de ses concessions hydroélectrique, EDF participe à un programme d’accompagnement écologique sur ces deux bassins. Les Fédérations de l’Yonne et de la Nièvre pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, ainsi que le Parc naturel régional du Morvan, ont accepté de signer une convention d’accompagnement d’EDF dans la mise en place de ce programme.

Il a ainsi été décidé d’aménager 19 ouvrages sur 12 affluents de la Cure et du Chalaux, avec pour objectif la restauration de la continuité écologique. Ce sont les Fédérations de pêche de l’Yonne et de la Nièvre qui se sont portées maître d’ouvrage pour les travaux, entrepris en 2013 pour 17 ouvrages. Pour les deux derniers ouvrages, l’aménagement n’a pas pu être possible. En effet, pour l’un, les propriétaires ont opposé un refus catégorique. Pour l’autre, l’achat de l’étang qui empêche la continuité écologique a pris plus de temps que prévu. Par conséquent, avec l’accord des partenaires financiers, ce sont deux nouveaux ouvrages qui ont été aménagés, en 2014.

Le montant de l’action s’élève à 107 930 € TTC. Les fonds européens FEDER, le Conseil régional de Bourgogne (aujourd’hui Bourgogne Franche Comté) et EDF ont financé les travaux.

Quels ont été les travaux entrepris?

Etant donné le nombre d’ouvrages aménagés, les travaux ont pris des formes différentes, avec pour but la restauration de la continuité écologique. Premièrement, des dalots en béton ont remplacé les buses présentes sur certains cours d’eau. En effet, les buses ne permettent pas, souvent car elles ne sont pas suffisamment enfoncées dans le cours d’eau, le franchissement de l’ouvrage par les poissons.

Sur d’autres ouvrages, des rampes en enrochement ou des déflecteurs en béton ont été installés. Ces dispositifs facilitent le franchissement piscicole en réduisant la hauteur de chute par l’installation de petits bassins. Les fédérations de l’Yonne et de la Nièvre ont aussi réalisé une échancrure dans l’assise rocheuse d’un ouvrage pour permettre le passage des poissons, reprofilé un passage à gué en pente douce pour supprimer la chute en aval, et remplacé d’anciens ouvrages par des ouvrages en polyéthylène haute densité. Enfin, des passages à gué ont été installés pour permettre l’abreuvement du bétail sans piétinement du lit de la rivière, et le passage des engins agricoles.  En effet, l’ensemble de ces aménagement a pris en compte les autres usages (usages agricoles, accès du cours d’eau pour l’abreuvement du bétail…).

Avant travaux 2013Après travaux 2014
Avant travaux 2013Après travaux 2014
Avant travaux 2013Après travaux 2014
Avant travaux 2013Après travaux 2014
Avant travaux 2013Après travaux 2014

Et après ?

Afin d’évaluer l’efficience des travaux, les Fédérations de la Nièvre et de l’Yonne ont mis en place un suivi. Il permet de comparer les sites avant et après aménagements, et de se rendre compte de l’impact des travaux sur les milieux. Pour ce faire, des pêches électriques complètes avec deux passages successifs ont été réalisées avant et après travaux en 2013 et 2014. De plus, les indices poissons rivière et truite ont permis de compléter ces pêches d’inventaire, ainsi que les relevés de température pris sur les ruisseaux.

Il ressort du suivi que dans l’ensemble, des problématiques persistent sur les sites qui empêchent une efficience réelle des travaux. Les températures sont au dessus de la moyenne du département, ce qui impacte la reproduction de la truite fario. On a pu observer une augmentation de la densité de truites que sur deux ruisseaux. La problématique de la continuité écologique était probablement la problématique principale à régler ici. Pour les autres ruisseaux le piétinement bovin persiste et empêche de restaurer la libre circulation des poissons et des sédiments. Pour le bassin de Bazoches en particulier, la piétinement couplé à une mauvaise qualité d’eau montre une dégradation très forte du milieu. Seule une action complémentaire sur ces problématiques permettra de rétablir un milieu favorable à l’implantation des espèces naturellement présentes ces ruisseaux.

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